Histoires MACHIN-MACHINE :

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  1. Ma petite histoire du polar.

Revenons en arrière . . .


Les débuts de M-M n’ont été que polar. Un textile produit au Québec dans les usines de Huntingdon, considéré comme le meilleur au monde ! Et c’est vrai, je porte encore mon pull noir et blanc, l’ORIGINEL, cousu en 2007. Mais à vrai dire, ces usines étaient déjà fermées à l’époque, et c’est bien par chance que plusieurs rouleaux de ce polar YUKON trainaient encore dans les petits magasins de la rue Saint-Hubert à Montréal, la « strip » textile de la ville.

Matière locale, idéale pour notre climat, admirable pour ses qualités thermiques, d’entretien et de durabilité, c’est par le polar que j’ai fondé MACHIN-MACHINE.

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Pour aller vite sur la suite, nous avons été confrontés à l’envahissement industriel par la Chine sur le commerce textile mondial. Pendant quelques années, le polar local de qualité s’est fait rare : j’ai mis la main sur quelques rouleaux provenant de l’usine MALDEN MILLS près de Boston. Rare au Québec parce que plus cher, de meilleure qualité oui, mais plus cher, donc moins vendeur.

La rareté de la belle matière a sonné plusieurs fois la fin du polar chez MACHIN-MACHINE.

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Et l’histoire continue :

J’ai passé 2 semaines cet hiver 2021, à fouiller, calculer, imaginer un avenir « polar » chez MACHIN-MACHINE.

Des journées dans un entrepôt poussiéreux du quartier Chabanel, pour trier les plus beaux rouleaux d’un lot de polar racheté d’une faillite : des rouleaux produits dans les années 80 et 90, alors que la qualité était maximale à l’usine MALDEN MILLS.

MALDEN MILLS est à l’origine du polar : breveté en 1979 sous la marque Polartec, le polar est un textile issu de matière recyclable ou en partie. La compagnie a développé une expertise inégalée par sa diversité de produits : les grandes marques de plein air comme « Patagonia » en ont fait leur matériau de prédilection.

Pourquoi le polar chez M-M :

- Qualité : doux, confortable.

- Durabilité : entretien très facile, résistance à l’abrasion, au boulochage, le vêtement habillera plus d’un corps, sera légué aux frères et sœurs, à l’amie, … et le textile est recyclable, s’il n’a pas été mélangé à une autre matière.

- Ressource locale : Boston est à 600 km, ce n’est rien.

- Traçabilité : des générations d’ouvriers et d’ouvrières sont passées par le moulin MALDEN, nous connaissons leur situation, leurs conditions de travail, la vie de ces gens pas très loin d’ici.

- Beauté : le défi, le plaisir, est de créer avec cette matière un langage graphique, une composition de couleurs vers la mise en forme d’un vêtement, porté comme un tableau.

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Au-delà de la nécessité de s'habiller, comment s'habiller mieux, pour soi, sans compromettre le confort, comment s’habiller pour la planète - oui ! et comment cet acte de se promener dans la vie publique nous engage les unes / les uns envers les autres, avec bienveillance, joie et créativité …

Avec humilité, j’exerce mon travail tous les jours retenant ces questions qui dictent des choix.

Nancy Bergeron, designer MACHIN-MACHINE